Prière

Prière

Tiens ma main, Seigneur, comme un père bienveillant et patient tient la main fébrile de son enfant, afin que ce que je sais déjà comme ce que j’ignore ne me fasse pas perdre la tête, comme je l’ai craint si souvent autrefois. Que ma pensée soit la pensée la plus juste, que mon esprit soit guidé par l’Esprit de vérité qui repose dans toutes les intelligences, et que mon âme repose en Ton souvenir, en la contemplation de Tes jours éternels.

Tu sais la question qui se trouve derrière toute question. Que mon cœur soit mis à nu, et que tout ce qu’il y a de fausseté dans mon âme soit arraché, et jeté dans la fournaise de Ton amour miséricordieux. Car je sais, mon Dieu, et je tombe à genoux pour ces grâces, que lorsque je prie et que ma prière est juste, alignée, je participe, à ma hauteur d’homme, à la manifestation de l’énergie christique, ici-bas, sur la terre même, en cette vie. Et que je suis, dans cette prière, en communion avec tous ceux qui se trouvent avec moi dans cette prière, par-delà nos imaginations et les tentations de notre siècle, par-delà les distances qui nous séparent, dans l’Esprit, comme dans l’espace ou dans le temps.

Nous sommes nombreux, Seigneur, à nous être tournés vers Toi, ces derniers temps ; pour certains d’entre nous, c’était peut-être la première fois que nous nous souvenions…

Qu’il te soit rendu grâce, car nous sommes les fruits et les artisans du miracle de l’Incarnation. Si nous ne comprenons pas toujours, si toujours nous devons reconnaître notre ignorance et abdiquer notre orgueil devant la réalité de la Réalité, Tes trompettes, qui obscurcissent et font trembler notre ciel d’apparences, aussi clairement que si nous étions revenus aux temps bibliques, aujourd’hui, tout le monde les entends. Nul ne peut plus ignorer ce que les Prophètes appelaient Ton Courroux.

Sois notre courage et notre guide, et que les hommes de bonne volonté continuent de se rassembler en leurs prières et actions de grâce. Ce que nous ne comprenons pas aujourd’hui, prendra sens en son temps. Je ne prie pas dans l’urgence ; car la seule urgence, pour nous, consiste à ne pas ignorer le chemin lorsque se fait entendre l’Appel, à ne pas persister dans l’erreur quand l’erreur est dévoilée, car alors l’erreur devient péché.

Ainsi soit-il.

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