L’opération militaire spéciale des forces russes en Ukraine

L’opération militaire spéciale des forces russes en Ukraine

« On ne doit jamais laisser se produire un désordre pour éviter une guerre, car on ne l’évite pas, mais on la diffère à son désavantage. »

Nicolas Machiavel, Le Prince, chap. III.

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21 Février 2022. ‒ À la suite d’un « conseil de défense » diffusé en direct à la télévision russe, auquel la Providence nous donna d’assister et qui nous permit de mesurer la distance qui sépare nos belles et grandes démocraties occidentales des inhumaines et terrifiantes dictatures eurasiatiques, le maître du Kremlin s’adressa à la nation russe, dans un long discours, pour leur exposer la décision qu’il venait de prendre, en tant que souverain, « de reconnaître immédiatement l’indépendance et la souveraineté de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk1 ». Cette reconnaissance est assortie d’un accord d’entraide mutuelle d’une durée de dix ans, créant ainsi « le fondement juridique pour la présence des unités militaires russes nécessaire au maintien de la paix dans la région et d’assurer une sécurité durable des parties2. »

C’est ici la notion de fondement juridique qu’il faut retenir.

Avant de poursuivre, je me dois de préciser mon positionnement intellectuel et moral : je ne compte pas pas au nombre des adversaires idéologiques du régime de monsieur Poutine ; ceux qui, en toutes choses, préfèrent demeurer sous domination américaine, plutôt que de prendre le risque de s’en dégager, car alors cela signifierait, à leurs yeux, se soumettre à l’horrible Ours russe ou au vicieux Dragon chinois. Mais peut-être parce qu’ils ne comprennent les rapports politiques qu’en termes de soumission et de lâcheté ?… Au contraire, je considère que le leadership exercé depuis une dizaine d’années par la Russie dans le jeu de la domination planétaire, dans cette période de crise particulièrement intensive, est un facteur d’équilibre et de stabilité – ce qu’on ne peut plus affirmer de l’hégémonie impérialiste américaine… Ce pourrait même être une opportunité, pour les vieilles nations européennes, soumises comme jamais dans leur histoire (en particulier la France et l’Allemagne), de recouvrer l’espace de leur puissance et de leur souveraineté, dans le cadre d’une nouvelle organisation internationale…

Mais me voilà soudainement pris d’un horrible doute : certains ne virent-ils pas également d’un bon œil le leadership exercé par Adolf Hitler sur l’Europe au siècle dernier, comme une « divine surprise », une opportunité dont le peuple de France pouvait se saisir, afin de se purger de ses « ennemis de l’intérieur » (expression désignant alors, comme c’est encore et de nouveau le cas aujourd’hui, une certaine « ploutocratie judéo-maçonnique ») ; n’est-ce pas précisément pour cette raison que certains nationalistes, à l’instar de Charles Maurras, se regroupèrent autour du gouvernement du Maréchal Pétain et collaborèrent avec l’ennemi, afin de réaliser leur Révolution nationale, antirépublicaine, anticommuniste et antisémite ?

Et c’est bien ainsi que devait nous apparaître le nouveau Tzar de toutes les Russies, comme un nouvel Hitler, un dictateur fou et sanguinaire, qui n’hésitera pas à mettre l’Europe et le monde à feu et à sang pour assouvir ses desseins machiavéliques, si la Communauté internationale, unie dans la défense de la Liberté et de la Démocratie, ne met pas tout en œuvre pour le contenir. « Si Poutine peut s’étendre comme il l’entend, s’il peut se sentir chez lui, en Russie, comme le maître absolu, sans qu’il ne rencontre jamais ni résistance ni opposition, demain, rien ne l’empêchera de se sentir chez lui en Europe, et alors c’en sera la fin de ce beau rêve qu’était la démocratie. » Ainsi nous averti en serrant le poing le philosophe Bernard-Henri Lévy.

Aussi, comme monsieur Bernard, ne nous laissons pas abuser par des signes de bonne foi qui pourraient être adressés à l’intention de la Communauté internationale : Poutine n’aime pas la démocratie. Le régime du Kremlin n’est pas un régime démocratique, mais un régime autoritaire de la pire espèce, qui opprime son peuple et dans lequel les oligarques ont tous les droits et tous les pouvoirs ; un régime dans lequel on muselle la presse, où les opposants sont réduits au silence, qu’ils soient en exil ou jetés en prisons, comme on envoyait les dissidents au goulag au temps de l’URSS, quand ils ne sont pas tout bonnement assassinés ; un régime où l’on criminalise même l’homosexualité ! Quel homme raisonnable, épris de liberté et de justice, pourrait rêver d’un tel régime comme modèle pour la France et pour l’Europe, sinon une horde de primitifs, fanatiques d’extrême-droite, homophobes, racistes et antisémites, adeptes de l’épuration ethnique ? Les mêmes qui, sans doute, auraient accueilli Hitler à bras ouverts en 1940 ou qui auraient eu besoin, quelques années auparavant, que Dreyfus fût coupable…

Mais laissons-là monsieur Bernard et ses grands gestes, et posons-nous un instant la question :

Et si la Russie était appelée à dominer l’espace européen pour le prochain siècle, si c’était là sa « destinée manifeste », sa mission historique et spirituelle ? Une domination politique, économique, juridique, culturelle, spirituelle même, qui serait l’inverse de ce que fut l’hégémonie totalitaire de l’Empire américain, ou l’ordre occidental du Marché, première puissance globale planétaire de l’histoire mondiale, et dont les règles sont continuellement dictées par les éternels Vainqueurs de la Dernière guerre ; une domination qui se réaliserait dans le cadre d’un « nouvel ordre mondial », au sein duquel les différentes Puissances planétaires, qui correspondent aux nouveaux grands espaces de domination, seraient entre elles comme dans un jeu d’équilibre, se tiendraient mutuellement en respect, sans qu’il y ait une Puissance ou une Autorité au-dessus d’elles pour exercer la fonction de juge ou d’arbitre. Un ordre « multipolaire », dont le premier principe – que ne cesse de marteler le président Poutine et qui ne devrait pourtant pas être difficile à entendre pour les idéologues des Nations-Unis – serait que, si « chaque pays a le droit de choisir son système de sécurité et de conclure des alliance militaires. […] Les instruments internationaux consacrent expressément le principe de la sécurité égale et indivisible, qui, comme on le sait, comprend l’obligation de ne pas renforcer sa sécurité aux dépens de celle d’autres États3. » Autrement dit aucune Puissance ne pourrait être fondée à se comporter vis-à-vis des autres Puissances comme un Suzerain vis-à-vis de son Vassal, mais chacune serait vis-à-vis des autres comme un « partenaire » potentiel, libre dans les limites de son domaine, de son territoire de souveraineté ou de sa sphère d’influence, mais aussi dans ses relations avec les autres Puissances, etc. Une construction juridique qui serait analogue à ce que fut le Jus Publicum Europaeum entre le XVIe et le XIXe siècle4, mais à une échelle planétaire – et qui ne serait pas, cette fois, l’ouvrage privilégié de l’Occident…

La construction d’un nouvel ordre planétaire, qui serait un jeu d’équilibre réel entre des puissances réelles déterminées par des enjeux concrets, et non la réalisation d’un idéal, l’exécution d’un plan ou l’application d’un modèle (construction qui, soit dit en passant, est inconcevable dans l’esprit d’un collapsologue réchauffiste), n’est pas une prévision que nous faisons pour le futur, ce qui pourrait arriver si… C’est un processus historique de longue durée, qui est d’ores et déjà en fonction, au moins depuis vingt ans, et qui supposait en amont, pour se réaliser, la reconstitution de la puissance russe, qui était parvenue certainement au plus bas de son histoire au moment de la chute de l’URSS ; la reconstitution de son économie, de son industrie, de son armée, de sa culture, etc. Cela ne pouvant se réaliser que sur la base d’un redressement de l’État et des pouvoirs publics, sous le contrôle d’un pouvoir fort, que nous qualifions belliqueusement, en Occident, de dictature, mais que l’on pourrait qualifier avec plus de nuance et peut-être plus de justesse, de forme originale de démocratie autoritaire. Cette forme correspond certainement à une réalité du peuple ou de l’âme russe, compris dans ses multiples composantes ; à la réalité des oppositions au sein même du «  régime », et qui sont certainement plus nombreuses qu’on ne le pense ; elle est aussi le reflet des inquiétudes pour l’avenir que nourrit ce grand peuple, qui a été si brutalement brisé par le passé, qui commençait à s’en relever, et que cette nouvelle guerre semble mettre à nouveau devant un choix décisif… Ce qui est certain, c’est qu’elle est moins adossée aux exigences d’une quelconque idéologie de puissance ou de domination, qu’à une situation concrète, qui est pour une bonne part déterminée par les pressions incessantes exercées par la Puissance américaine, suivie en cela comme par des chiens par les vieilles Puissances européennes, afin de bloquer autant et aussi longtemps que possible – as long as it take – le développement inéluctable de la puissance russe5 (comme de la puissance chinoise) et de garder la main-mise sur les flux internationaux de marchandises et d’argent.

Pour certains, le déclenchement de l’opération militaire spéciale est un nouveau coup de maître du maître du Kremlin, qui renverse le jeu international à son avantage et renvoie les dirigeants occidentaux dans les cordes, face à leurs contradictions; pour d’autres, c’est une erreur stratégique, peut-être même la plus grosse erreur commise depuis des années par l’Ours russe, qui n’a pas la sagesse des vieilles diplomaties occidentales et reste prisonnière d’une vision du monde et des relations internationales qui date du XIXe siècle.

Une chose que l’on peut dire et qui est certaine, c’est que le président Poutine s’est rendu maître de la décision (et par conséquent de la situation) en torpillant le château de cartes des relations internationales. C’est ce que vont lui reprocher les Occidentaux. La décision se traduit par un acte politique, certes unilatéral, mais décisif. Il ne s’agit pas, comme on nous le vend dans les médias occidentaux, d’une invasion de l’Ukraine par les armées russes, ni même d’une annexion de territoire6. Plus qu’un acte purement militaire ou qu’une simple opération de gendarmerie, c’est un acte politique, qui a pour fonction de poser des limites à la guerre (ce dont les puissances occidentales semblent incapables depuis longtemps). Sans doute, cela se fait-il dans le dos des institutions du droit international (occidental), unilatéralement, mais ce n’est pas sans raison.

Ce qui pourrait sembler paradoxal, c’est que ce sont les Occidentaux, Washington en tête, suivie docilement par Paris et Berlin, qui, comme en 2014, en acculant l’Ours dans une impasse diplomatique, espérant sans doute le pousser à la faute, ont largement forcé la main du dictateur à avancer ses pions. Peut-être s’attendaient-ils à une réaction irrationnelle de la part du maître du Kremlin ; voire même avaient-ils espoir de le voir reculer, effrayé par l’éventualité d’une nouvelle guerre en Europe, dont la Russie assumerait, seule, la responsabilité ?… Mais la Russie était visiblement prête à prendre ses responsabilités. Elle agit en acteur parfaitement rationnel, d’une finesse et d’un tact à couper le souffle. Il semblerait du moins qu’en Occident l’on ait eu le souffle coupé. Pourtant, rien de spectaculaire, rien d’américain, dans ce simple déplacement de pièces sur l’échiquier.

C’est un acte politique, donc un acte de guerre, où se trouve posée une démarcation claire entre deux camps, une discrimination entre l’ami et l’ennemi : l’ennemi de la Russie n’étant pas l’Ukraine, ni le « gouvernement fantoche » de Kiev, mais bien l’OTAN et, derrière les paravents de l’OTAN, Washington. C’est donc un acte dont on pourrait dire qu’il met fin aux mascarades et révèle la véritable nature de la guerre. Plus largement, ce sont les conditions d’un potentiel nouvel ordre international, qui sont posées par Moscou ; ce qui aura pour conséquence de forcer à leur tour les puissances occidentales, si elles sont sincères dans leur effort de paix, à prendre leur part.

Car si nous ne voulons pas d’un ordre international qui soit russe (ou chinois), nous ne voulons pas non plus que cet ordre demeure américain.

La domination de l’espace eurasiatique par la Russie n’était-elle déjà pas au cœur de l’histoire mondiale il y a un siècle ? N’est-ce pas face à la Russie que les velléités impériales d’un Napoléon ou d’un Hitler furent sévèrement corrigées ? Pour ne rien dire des révolutions de 1917… C’est comme si nous avions cherché à retarder le mouvement naturel de l’histoire, en lui opposant la rigidité cadavérique d’un ordre artificiel, purement idéologique et mensonger, qui ne fonctionne pas, ou qui n’est pas en capacité de répondre de la situation d’exception, que conditionne la crise généralisée du système capitaliste occidental libéral-libertaire.

Ce mouvement naturel de l’histoire consiste en un transfert massif de l’Autorité et la Puissance, tant sur le plan politique que spirituel, de l’Occident vers l’Orient – du côté où le soleil se lève. C’est à ce phénomène que les forces occidentales tentent par tous les moyens de résister, quitte à entraîner, s’il le faut, l’Europe et la Russie dans une guerre. Une guerre qui nous ferait perdre encore un siècle. Il fallait donc que ce transfert de puissance politique et spirituelle se matérialise à travers un acte décisif, comme c’est le cas maintenant avec l’Ukraine. Une décision dont, seul, le président Poutine semblait devoir (et pouvoir) porter la responsabilité. Ce qui est en jeu, ce n’est pas la question de la domination de la Russie dans le jeu stupide de la domination planétaire que se livrent les Puissances qui n’ont pas intégré les conditions d’impossibilité du jeu lui-même ; mais c’est bien la construction d’un ordre planétaire pour les prochains siècles, des conditions politiques, matérielles et spirituelles au sein desquelles nous allons (enfin !) nous donner les moyens de répondre aux défis que nous propose le siècle.

Les puissances occidentales, de l’Empire du Marché, mettent toutes leurs forces pour que ce transfert n’ait pas lieu, ou qu’il se produise dans les conditions les plus défavorables pour la Russie (la guerre totale), afin de se ménager une solide opportunité de renverser une nouvelle fois la tendance à leur propre avantage, comme ce fut le cas au siècle dernier. Car ils n’imaginent pas que les affaires du monde puissent être dirigées autrement que par eux, les belligérants du Système-monde, tant ils sont convaincus de représenter, intrinsèquement, le camp du Bien. Aussi, comme au siècle dernier, ne ménagent-ils pas leurs efforts pour que la balance énergétique ne penche surtout pas en faveur de la Russie ; un tel renversement du sens historiques ne serait pas conforme aux obscures prophéties qui furent ésotériquement conjointes aux fondations de l’Ordre mondial…

Ce conflit était déjà la forme politique et géopolitique de l’alternative qui s’ouvrait pour la conscience des peuples européens ; pas une alternative entre deux formes politiques spécifiques, entre deux modes de gouvernement ou entre deux conceptions de l’État et de la qualité de citoyen : ce sont là des questions idéologiques de second plan, dont la résolution dans l’histoire est souvent empirique, autrement dit dépend beaucoup plus de la situation concrète à laquelle nous sommes confrontés, que de l’idéal abstrait auquel nous aspirons. Sur le plan théorique, seule la forme qui résultera de ces modes de résolution pratique, comme leur synthèse normative, sera intéressante, mais ça n’est déjà plus notre propos. En deçà de cette question superficielle des régimes qui émergeront ou non de la crise, ce sont deux « visions du monde », ou plus exactement deux matrices historiques et spirituelles, qui sont en opposition frontale et qui ne peuvent dominer conjointement dans le même espace.

Il y a bien un conflit de civilisation, mais ce n’est pas celui dont monsieur Zemmour se fait le promoteur : ce n’est pas la civilisation musulmane d’Orient contre la civilisation judéo-chrétienne d’Occident ; ce n’est même pas une civilisation contre une autre civilisation. Mais c’est un schisme, au sein même de la civilisation occidentale, entre un monde vétérotestamentaire, messianique (judéo-protestant) représenté par le bloc impérialiste anglo-saxon, et un monde néotestamentaire (chrétien, catholique et orthodoxe) représenté par le bloc continental, qui va de Paris à Moscou en passant par Berlin7.

Ce ne sont pas seulement des choix idéologiques qui gouvernent l’alternative. Sinon, on ne voit pas pourquoi il nous faudrait choisir une idéologie plutôt qu’une autre – et pourquoi pas n’en choisir aucune ?… Ce sont un peu plus que de simples conceptions du monde, de l’histoire, de l’homme ou de l’esprit ; ce sont des orientations pour la conscience. Que signifie concrètement, pour la conscience, pour le monde que nous sommes et que nous faisons, que nous vivions sous la domination de l’Ancienne Alliance, ou selon l’expérience d’une Alliance Nouvelle ?

21 – 24 Février 2022.

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1Vladimir Poutine, Allocution du 21 Février 2022, trad. Romain Bessonnet, Russie – Ukraine. Deux peuples frères, éd. Jean-Cyrille Godefroy, coll. « Le Cercle Aristote », 2022.

2Source : https://www.chroniquesdugrandjeu.com/2022/02/petit-chenapan-va.html

3Vladimir Poutine, op. cit.

4Cf. notre article, « La construction de l’espace européen »

5À ce propos, Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller du président Carter, dans son célèbre ouvrage, nous éclaire à rebours sur les soubassements de la situation actuelle : « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. […] Pour Moscou… rétablir le contrôle sur l’Ukraine… c’est s’assurer les moyens de redevenir un État impérial puissant, s’étendant sur l’Europe et l’Asie. La fin de l’indépendance ukrainienne aurait des conséquences immédiates pour l’Europe centrale… » Le Grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde, trad. M. Bessière et M. Herpe-Volinski, Bayard Editions, coll. « Pluriel », p. 74-75.

6« … nos plans ne comprennent pas l’occupation des territoires ukrainiens. Nous n’allons rien imposer par la force à personne… », Vladimir Poutine, Allocution du 24 Février 2022, op. cit.

7« Pour improbable qu’il paraisse aujourd’hui, on ne peut pas non plus exclure un grand réalignement en Europe, sous la forme d’un pacte germano-russe ou d’une entente franco-russe. On en connaît des précédents célèbres ! Les deux hypothèses redeviendraient concevables si des blocages insurmontables condamnaient l’unité européenne. Encore faudrait-il que les relations entre l’Europe et les États-Unis se détériorent gravement. À cette dernière condition, on peut imaginer divers accommodements entre l’Europe de l’Ouest et la Russie, visant à exclure les États-Unis du continent. Dans les circonstances actuelles, aucune de ces variantes n’est vraisemblable. Il faudrait au moins que les États-Unis commettent une série d’erreurs majeures et que la politique des principaux États européens soit redéfinie. » Zbigniew Brzezinski, op. cit., p. 85.

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